Mise à jour le 09/05/2024
Les sukuk, un des piliers de la finance islamique, poursuivent leur irrésistible ascension. C'est ce qui ressort de la dernière analyse de Saif Shawqi, directeur finance islamique chez Fitch Ratings, publiée ce mercredi 8 mai 2024 sur la page YouTube de l'agence et sur leur site officiel.
"L'encours mondial des sukuk a augmenté de 10% d'une année sur l'autre pour atteindre 867 milliards de dollars et devrait franchir le cap des 1000 milliards de dollars à moyen terme", souligne-t-il. Malgré un premier trimestre 2024 stable par rapport au dernier trimestre 2023, les sukuk font preuve d'une remarquable résilience alors que dans le même temps, "les émissions d'obligations ont en fait chuté de 24%".
Pour le reste de l'année, Saif Shawqi se montre confiant mais nuancé : "Nous prévoyons une poursuite de la croissance mondiale des sukuk pour le reste de 2024, bien qu'à un rythme plus lent qu'au premier trimestre 2024". Plusieurs facteurs devraient soutenir le marché, notamment "les besoins de financement, les objectifs de diversification et de refinancement ainsi que des taux plus bas". Quelques risques sont cependant pointés, dont "de nouvelles exigences de la Charia qui pourraient modifier le risque de crédit des sukuk, les incertitudes géopolitiques et les prix élevés du pétrole".
La qualité des émetteurs est au rendez-vous d'après Fitch Ratings qui note "environ 185 milliards de dollars de sukuk en circulation, dont environ 80% sont des investment-grade sukuk". Mieux encore, "la part des émetteurs de sukuk avec une perspective positive est passée à 8% au premier trimestre 2024 contre 3,6% au trimestre précédent (4T23) et il n'y a pas eu de défauts notables sur les sukuk". Des bonnes nouvelles renforcées par "les rehaussements de notes souveraines du Qatar et de la Turquie [qui] ont été positifs pour les sukuk dans ces pays".
Sur le podium des marchés de sukuk, la Malaisie conserve la première place mondiale avec "environ 60% de son marché obligataire en ringgit sous format sukuk". Mais le dynamisme est clairement du côté des pays du Golfe (GCC). Selon Saif Shawqi, "les pays du CCG représentent 35% de l'encours mondial des sukuk. La taille du marché obligataire du CCG a atteint 940 milliards de dollars d'encours avec une part de 37% pour les sukuk à la fin du premier trimestre 2024". Et ce n'est qu'un début puisque "le marché obligataire du CCG est en bonne voie pour franchir le cap des 1000 milliards de dollars d'encours".
Ce succès retentissant des sukuk repose sur des fondamentaux solides et un appétit croissant des investisseurs pour ces produits financiers conformes aux principes de la Charia. Il ne fait aucun doute que ce marché bouillonnant continuera de susciter l'intérêt et l'attention des analystes dans les mois à venir. Les sukuk ont définitivement le vent en poupe et s'imposent comme une classe d'actifs incontournable au sein de la finance mondiale.
La rédaction
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