Le marché de la finance islamique en Égypte maintient sa dynamique de croissance encore cette année, boostée par l’expansion des financements conformes à la charia. Selon Mohamed El-Beltagy, président de l’Association égyptienne de la finance islamique (EIFA), le volume total des activités islamiques a atteint 1 303 milliards EGP à fin juin 2025, soit une progression annuelle de 51%.
Ce chiffre inclut les actifs des banques islamiques, les émissions de sukuk ainsi que d’autres instruments financiers conformes à la charia. Plus concrètement, seuls les actifs bancaires islamiques s’élèvent à 1 113 milliards EGP, soit 5,2% du total du secteur bancaire national, en hausse de 375 milliards EGP par rapport à juin 2024.
L’essor des dépôts et des financements est remarquable : les dépôts conformes sont passés à 810 milliards EGP, représentant 7,3% des dépôts totaux, avec une croissance de 45% sur un an.
Avec 881 milliards EGP mobilisés — soit une part modeste de 6 % du crédit bancaire du secteur —, les financements islamiques confirment leur percée, affichant une hausse de 46%. La tendance n’est pas nouvelle : dès la fin mars 2025, le volume des activités islamiques culminait déjà à 1 079 milliards EGP, en envolée annuelle de 54%, signe d’une dynamique installée et toujours en accélération
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L’offre s’est également étoffée : quinze établissements sont actuellement agréés par la Banque centrale d’Égypte pour proposer des services islamiques. Parmi eux, quatre sont des banques pleinement islamiques — à savoir Abu Dhabi Islamic Bank (ADIB), Faisal Islamic Bank of Egypt, Al Baraka Bank et Kuwait Finance House — tandis que les autres opèrent via des filiales ou guichets spécialisés. Le maillage territorial s’étend : le nombre d’agences dédiées est passé à 322 en juin 2025 (contre 265 en 2024), desservant près de 4 millions de clients.
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S’agissant des parts de marché, ADIB domine avec un volume d’affaires de 296 milliards EGP (soit 26,6% du marché islamique), suivi par Faisal Islamic Bank (248 milliards EGP) et les guichets islamiques de Banque Misr (224 milliards EGP).
Portée par une combinaison de facteurs — appétit domestique, cadre réglementaire en mutation et pressions macroéconomiques —, la finance islamique s’impose en Égypte s’exprimede de plus en plus comme un pilier en devenir. L’émission prévue de 2 milliards USD de sukuk en 2025 en est la preuve tangible, à la fois instrument de financement et signal adressé aux investisseurs étrangers.
La rédaction
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