BID-Afrique : Un partenariat qui s'épanouit, plus de 2,6 milliards $ débloqués lors des Assemblées annuelles 2024

Les Assemblées Annuelles 2024 de la Banque Islamique de Développement (BID), qui se sont tenues du 27 au 30 avril à Riyadh, ont tenu toutes leurs promesses pour l'Afrique. Au cours de cette grand-messe du développement, de nombreux pays du continent ont bénéficié d'engagements financiers significatifs de la part du groupe de la BID et de ses filiales. Des accords qui témoignent de la volonté de l'institution de renforcer son soutien à une Afrique en quête de croissance durable et inclusive, dans un contexte international marqué par les défis du changement climatique, de la sécurité alimentaire et de la relance post-Covid. Voici quelques accords qui ne sont pas passés inaperçus.

 

L'Afrique du Nord confirme : le Maroc, la Tunisie, la Libye et l'Algérie se démarquent

Comme souvent, les pays d'Afrique du Nord ont tiré leur épingle du jeu lors de ces Assemblées Annuelles. La Tunisie, autre grand gagnant, a décroché une enveloppe de 1,2 milliard de dollars sur 3 ans de la part de la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC), filiale de la BID. Un financement crucial pour ce pays en proie à une crise économique aiguë, qui vise à soutenir les importations stratégiques des entreprises publiques, notamment dans les secteurs de l'énergie et des produits de base. Un ballon d'oxygène qui vient compléter les 11,7 milliards de dollars d'approbations cumulées de la BID en faveur de la Tunisie.

Le Maroc n'est pas en reste, avec la signature d'un protocole d'accord entre la BID, le Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement et l'entreprise INNOVX, en vue de soutenir l'essor de l'agrobusiness en Afrique. Une alliance stratégique qui "vise notamment à soutenir le programme Agri-Finance Platform, développé par INNOVX et qui œuvre pour la structuration, le développement et la réduction des risques des chaînes de valeur agricoles à travers l'Afrique".

Côté Algérie, Al Salam Bank Algeria a réussi à signer un accord pour une facilité d'un montant de 15 millions de dollars avec l'ITFC dans le cadre de l'amélioration de leurs opérations financières, en ligne avec la stratégie 2.0 de la filiale de la BID.

 

L'Afrique de l'Ouest n'est pas oubliée : Côte d'Ivoire, Nigeria, ...

Mais les pays d'Afrique du Nord n'ont pas été les seuls à tirer profit de ces Assemblées Annuelles. Plusieurs États d'Afrique de l'Ouest ont également signé des accords significatifs. La Côte d'Ivoire a tiré son épingle du jeu, en bénéficiant d'un accord de 70 millions d'euros dédiés au soutien des chaînes de valeur manioc, une filière stratégique pour la sécurité alimentaire et l'emploi rural. Un engagement qui vient renforcer les 2,657 milliards de dollars d'approbations cumulées de la BID en faveur du pays.

Au Nigeria, géant économique de la sous-région, la First City Monument Bank (FCMB) a pour sa part conclu un accord de 15 millions de dollars avec l'ITFC pour soutenir les importations et les projets d'infrastructures.

Jaiz Bank lui emboîtera le pas en réussissant à lever 20 millions de dollars auprès d'ICD, la filiale du groupe de la BID. Ce montant sera investi sous la forme d'une prise de participation. Une opération pertinente dans un contexte réglementaire nigérian marqué par les augmentations de fonds propres exigées par la banque centrale. Ces financements, certes modestes au regard des besoins colossaux du pays, témoignent néanmoins de l'intérêt croissant de la BID pour cette puissance émergente, appelée à jouer un rôle moteur dans l'intégration économique de l'Afrique de l'Ouest. Des projets comme KSADP, SAPZ, SMART AID et d'autres initiatives d'infrastructures sont déjà en cours dans le pays, sans oublier la visite officielle du président de la BID en 2022. Un signe fort de l'attention particulière portée par l'institution multilatérale basée à Djeddah au Nigeria, qui renforce ses relations avec elle dans un contexte de poids grandissant de la dette.

 

L'Afrique centrale et de l'Est en embuscade : des promesses pour le Cameroun et l'Ouganda

Bien que moins sous le feu des projecteurs, plusieurs pays d'Afrique centrale et de l'Est sont également repartis de ces Assemblées avec des engagements significatifs. C'est le cas du Cameroun, qui a signé avec l'ITFC un accord-cadre de 800 millions de dollars sur 3 ans, soit une hausse de 6,6% par rapport au précédent. Une enveloppe conséquente qui vise à soutenir des secteurs clés de l'économie camerounaise comme l'agriculture, l'énergie ou encore la santé, en particulier à travers des lignes de financement aux PME. Un accord crucial pour ce pays d'Afrique centrale, qui bénéficie déjà d'un portefeuille actif de 1,344 milliard de dollars et de 28 opérations en cours avec le groupe de la BID.

Autre pays prometteur, l'Ouganda a décroché un financement de 295 millions de dollars de la part de la BID pour la construction d'infrastructures routières stratégiques, notamment le pont de Masindi-Port reliant les deux rives du Nil. Un projet structurant qui vient s'ajouter aux 105 kilomètres de routes qui seront également financés par la Banque dans le pays. Des engagements qui illustrent le poids croissant de l'Ouganda dans le portefeuille de la BID, qui représente déjà 20% de l'aide multilatérale reçue par le pays dans des secteurs comme les transports, l'énergie ou encore l'éducation.

 

Une dynamique collective au service du co-développement : les partenariats régionaux à l'honneur

Au-delà des accords bilatéraux, ces Assemblées Annuelles ont aussi été marquées par la signature de partenariats régionaux prometteurs. À l'image du mémorandum d'entente signé entre l'ITFC et l'Association Africaine de Crédit et d'Investissement (AACE-UEMOA), en vue de digitaliser les certificats d'origine dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest comme le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Sénégal. Une initiative innovante qui vise à faciliter les échanges commerciaux intra-régionaux en réduisant les coûts et les délais liés aux procédures administratives.

Autre temps fort, la signature d'un accord-cadre de coopération entre la BID et la Banque Africaine d'Import-Export (Afreximbank), en marge des Assemblées, au titre du programme UKAFPA (Ukraine Crisis Trade Financing Programme for Africa) visant à atténuer l'impact de la guerre en Ukraine sur le commerce africain. Un partenariat stratégique qui a pour objectif de renforcer les synergies entre les deux institutions en matière de financement du commerce et d'appui aux secteurs privé et public africains. Avec une enveloppe initiale de 250 millions de dollars, ce partenariat ouvre de nouvelles perspectives pour le développement des échanges intra-africains relatifs aux matières premières stratégiques.

Au terme de ces Assemblées Annuelles 2024, une évidence s'impose : la Banque Islamique de Développement a réaffirmé avec force son engagement envers l'Afrique. Un engagement qui s'inscrit dans la continuité d'un partenariat de long terme, comme en témoignent les 56,43 milliards de dollars d'approbations cumulées de la BID en faveur de ses 10 premiers bénéficiaires africains. Mais aussi une relation appelée à se renforcer encore dans les années à venir, face aux défis immenses du développement du continent.

Car au-delà des montants, c'est la qualité et la diversité des interventions de la BID qui devront retenir l'attention. Avec des financements ciblant aussi bien les infrastructures que l'agriculture, les PME que le capital humain, la Banque s'affirme comme un partenaire incontournable pour l'Afrique. Un partenariat qui devra miser sur l'innovation pour réconcilier performance économique et impact social, afin de bâtir une Afrique plus prospère et inclusive.

 

TOURE SORY6 Revues

Sory TOURE est le directeur de publication de IFMAG. Consultant spécialiste de la finance islamique, il est aussi fondateur de Dexterity Africa.

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