La Banque Islamique de Développement (BID) et le Ministère ivoirien de l'Économie, du Plan et du Développement organisent du 11 au 13 novembre 2024 à Abidjan un atelier stratégique sur le développement du waqf, cet instrument de finance islamique au fort potentiel socio-économique.

Dans le sillage de ses voisins ouest-africains comme le Sénégal, la Guinée et le Niger, la Côte d'Ivoire s'apprête à explorer les opportunités offertes par le waqf. Cet outil de la finance sociale islamique multiséculaire, qui a notamment permis de financer hôpitaux et universités et de nombreuses infrastructures socio-économiques dans le monde pourrait devenir un nouveau levier de développement pour le pays.

"Cet atelier vise à évaluer le potentiel du waqf en tant qu'instrument de développement économique et social en Côte d'Ivoire et à explorer des moyens pratiques pour le mettre en œuvre", explique Cheick Oumar Ouattara, Représentant de la BID en Côte d'Ivoire.

L'événement bénéficie de la présence effective de personnalités de premier plan, notamment Mme Nialé Kaba, Ministre de l'Économie, du Plan et du Développement, Dr. Nabil Ghalleb, directeur régional de la BID, et Cheikh Aima Ousmane Diakité, président du Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques.

Un programme ambitieux porté par des experts internationaux

Durant ces trois jours, l'hôtel Mövenpick d'Abidjan accueille un panel prestigieux d'intervenants, dont des experts de la Banque Islamique de Développement, Dr. Mohd Ghazali bin Md Noor (Secrétaire Général du Forum Mondial du Zakat et du Waqf), le représentant régional de la BID, les Directeurs Généraux de la Haute Autorité du Waqf du Sénégal, Niger, Guinée ainsi que des experts locaux et internationaux. Les sessions alterneront présentations théoriques, études de cas pratiques et panels interactifs.

L'atelier réunit une cinquantaine de participants issus des sphères gouvernementales, religieuses, universitaires et de la société civile. Une attention particulière sera portée aux retours d'expérience des pays voisins ayant déjà mis en place un cadre juridique dédié au waqf.

Le Waqf : une innovation séculaire au service du développement

Le Waqf (pluriel Awqaf), pierre angulaire de la finance sociale islamique, désigne une donation perpétuelle et irrévocable d'un bien ou d'un actif dont les revenus sont destinés à financer des œuvres sociales, éducatives ou caritatives, tandis que le capital/actif reste inaliénable.

Historiquement utilisé dans le monde musulman pour financer des infrastructures sociales et lutter contre la pauvreté, le Waqf a permis de financer des infrastructures essentielles et de lutter contre la pauvreté. Le Waqf moderne peut prendre diverses formes, des certificats numéraires aux investissements immobiliers, offrant une flexibilité remarquable pour répondre aux défis de développement contemporains.

Une feuille de route vers un cadre juridique et institutionnel adapté

Au-delà des présentations et panels, l'atelier vise à produire des résultats concrets: une feuille de route pour l'établissement d'un cadre juridique adapté, l'identification des secteurs prioritaires d'intervention, et la définition des mécanismes opérationnels et financiers.

"Notre objectif est d'établir une feuille de route claire pour la mise en place d'un cadre juridique pour le waqf en Côte d'Ivoire", souligne Cheick Oumar Ouattara, Représentant de la BID en Côte d'Ivoire.

L’évènement devrait déboucher sur des recommandations concrètes pour intégrer le waqf dans l'écosystème de la finance islamique en Côte d’Ivoire, en tenant compte des spécificités locales et des meilleures pratiques internationales.

"Nous aspirons à créer un modèle ivoirien du Waqf, ancré dans nos réalités locales tout en capitalisant sur les meilleures pratiques internationales", ajoute Cheick Oumar Ouattara, Représentant de la BID en Côte d'Ivoire.

La dernière journée sera consacrée aux aspects pratiques et à l'élaboration d'un plan d'action. Cette initiative pourrait marquer le début d'une nouvelle étape dans le financement du développement en Côte d'Ivoire, alors que le pays cherche à diversifier ses sources de financement pour atteindre ses objectifs de développement durable.

IFMAG