Sukuk et technologie blockchain : le mariage prometteur orchestré par The Alternative Bank et TK Tech Africa au Nigeria

The Alternative Bank et TK Tech Africa s'allient pour lancer un sukuk digital de 500 millions de dollars au Nigeria. Une initiative inédite qui capitalise sur la blockchain pour démocratiser l'investissement islamique et ouvrir la voie à une nouvelle ère de la finance digitale sur le continent.

 

"Nous établissons une nouvelle référence en matière d'innovation financière en Afrique..."

Un vent d'innovation souffle sur la finance islamique au Nigeria. The Alternative Bank et TK Tech Africa, deux acteurs de premier plan dans les domaines de la banque digitale et de la technologie, ont annoncé le lancement d'un sukuk digital d'un montant de 500 millions de dollars. Une première dans le pays, qui se positionne à l'avant-garde de la fintech halal en Afrique.

Concrètement, cette initiative pionnière va permettre d'émettre, échanger et régler des obligations sukuk en s'appuyant sur la technologie blockchain. L'objectif : rendre l'investissement islamique accessible au plus grand nombre, de manière éthique et conforme à la charia. Le public cible ? La classe moyenne et aisée, urbaine et connectée, âgée de 25 à 60 ans.

« Nous établissons une nouvelle référence en matière d'innovation financière en Afrique, en proposant un véhicule d'investissement éthique qui allie finance islamique et technologie blockchain », souligne Oludamola Akindolire, fondateur et PDG de TK Tech Africa. Un positionnement qui résonne particulièrement dans un pays qui compte plus de 100 millions de musulmans.

Nous établissons une nouvelle référence en matière d'innovation financière en Afrique, en proposant un véhicule d'investissement éthique qui allie finance islamique et technologie blockchain

 

Une nouvelle voie pour les investissements sharia-compatibles

Pour The Alternative Bank, ce sukuk digital est l'occasion de réaffirmer son statut de "bank-tech" leader, en capitalisant sur ses innovations digitales dans le secteur des services financiers. « Nous nous efforçons de créer de la richesse en développant des produits digitaux pour tous ceux qui s'intéressent aux matières premières et aux métaux précieux », précise Gbenga Awe, responsable du financement structuré des matières premières.

Nous nous efforçons de créer de la richesse en développant des produits digitaux pour tous ceux qui s'intéressent aux matières premières et aux métaux précieux 

La banque entend ainsi permettre à tout un chacun d'investir dans ces actifs alternatifs "tokenisés", avec une flexibilité sans précédent. Mais son engagement va bien au-delà du digital, puisqu'elle dispose aussi d'actifs tangibles conséquents (cacao, soja, métaux précieux, entrepôts...) pour adosser ces sukuks à des biens réels.

Le projet, qui promet de dynamiser l'écosystème de la finance numérique et islamique au Nigeria, a d'ores et déjà reçu un accueil enthousiaste des professionnels du secteur. À l'image d'Akinsola Akeredolu-Ale, directeur général de la bourse des matières premières de Lagos (LCFE), qui a salué l'initiative comme « un moyen d'engager la jeunesse dans l'investissement dans l'or ». . Eguarekhide Longe, DG de la bourse NASD OTC, voit aussi d'un très bon œil ce projet, tout en insistant sur l'importance de bien communiquer pour en assurer le succès.

 

La finance islamique en plein boom grâce au digital

Ce sukuk digital 100% nigérian s'inscrit en réalité dans une dynamique bien plus large. Portée par l'essor du digital et une population musulmane toujours plus connectée, la finance islamique connaît un véritable boom à l'échelle mondiale. Selon le rapport Global Islamic Fintech 2022, ce marché pesait déjà 79 milliards de dollars en 2021, porté par 375 fintechs islamiques recensées dans le monde. Un chiffre qui devrait plus que doubler d'ici 2026 pour atteindre 179 milliards de dollars.

Dans ce contexte porteur, le continent africain, abritant près du tiers des musulmans de la planète, apparaît comme un terrain de jeu particulièrement prometteur. Misant sur les vertus d'inclusion de la finance islamique, de plus en plus de pays y voient un levier pour stimuler l'accès aux services financiers des populations non bancarisées. Accès au capital, éducation des consommateurs, réglementation adaptée... Les défis restent nombreux, mais les opportunités sont immenses pour les acteurs de la fintech islamique en Afrique.

 

Une dynamique de la fintech en Afrique marquée par le leadership des « Big Three » market

Ce lancement s'inscrit plus largement dans le bouillonnement de la fintech nigériane et africaine. Attirant 1,37 milliard de dollars d'investissements en 2021, le Nigeria est devenu le premier réceptacle de capitaux destinés aux fintechs sur le continent, devant l'Afrique du Sud (833 millions de dollars) et le Kenya (435 millions). Ces trois pays enregistraient 459 fintech soit 67,7% du total des fintech sur le continent.

Le pays compte déjà plusieurs licornes, ces startups valorisées à plus d'un milliard de dollars, à l'image d'Interswitch (paiements) ou de Flutterwave (paiements transfrontaliers). Autant d'acteurs qui bousculent les modèles traditionnels et poussent les banques à accélérer leur digitalisation.

Avec ce projet de sukuk digital ancré dans une logique de finance éthique et durable, The Alternative Bank et TK Tech Africa entendent bien se positionner en pionniers de cette révolution. Une première étape vers la création d'un écosystème de la finance islamique 2.0 "made in Africa", au service du développement du continent. La promesse d'un modèle de croissance plus vertueux et inclusif

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1 commentaire

  • None None

    mars 31, 2024

    Une innovation prometteuse pour l'industrie de la finance islamique

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